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Un petit adage latin

"Jura vigilantibus, non dormientibus prosunt": les droits à ceux qui veillent pas à ceux qui dorment
15 mars 2010 1 15 /03 /mars /2010 13:35

Voilà le deuxième épisode:

 


I) Domaines objets  d’un nécessaire droit numérique à l’oubli.

 

Deux domaines sont particulièrement concernés par la notion de droit à l’oubli numérique. Tout d’abord le domaine publicitaire qui analyse le comportement de l’internaute (A) et ensuite le web 2.0 avec la quantité d’information issue des réseaux sociaux, des blogs et autre wikis (B).

 

 

     A. Le traitement des données à des fins publicitaires.

Selon l’adage bien connu la gratuité possède un prix, internet ne peut y faire exception. De nombreux sites sont consultables gratuitement par les internautes mais tirent leurs revenus de la publicité qu’ils mettent en place. La puissance technologique permet de faire bien plus que simplement afficher une publicité qui si elle sera vue sera la plupart du temps ignorée. Internet ne se satisfait pas de mécanismes anciens et peu innovants.

 

C’est ainsi que le comportement de l’internaute fait l’objet d’une étude attentive. Dès qu’un moteur de recherche est sollicité par l’utilisateur la mémoire numérique s’active. Grâce à la fameuse adresse IP, dont on ne sait pas si le statut doit relever des données personnelles, la navigation de l’internaute n’est pas anonyme. Et voilà le pain béni des publicitaires qui peuvent grâce à un ciblage du comportement des utilisateurs adresser des publicités personnalisées. Si au cours de ma navigation j’entre dans un moteur de recherche «code civil de 1804 » qu’au cours de ma navigation je consulte un site d’achat de livres anciens et un autre d’histoire du droit civil, grâce à un ciblage judicieux me voilà en présence d’une publicité d’une librairie vendant un code civil de 1804. Bien sûr le ciblage n’est pas aussi précis mais le comportement de l’internaute permet une publicité active.

 

D’autres types de ciblage existent comme celui de relancer les internautes ayant abandonnés des commandes de certains biens sur des sites marchands.

 

On est en présence de publicité personnalisée et comportementale. Ainsi se développe deux types de profils de l’internaute. Le profil prédictif qui selon le comportement de l’utilisateur va permettre de fournir une publicité en rapport avec les données transmises et le profil explicite. Ce dernier résulte des données que l’internaute fournit volontairement notamment au moment de l’inscription à un site web.

 

Ainsi tel le petit poucet nous semons par notre utilisation d’internet de précieuses pépites qui font le bonheur des publicitaires. Les données ainsi collectées sont entrées dans la mémoire de la machine et sont ainsi indélébiles. La navigation n’est plus privée puisque connue par des tiers à des fins publicitaires. Les données collectées ne doivent pas être indéfiniment conservées au nom du respect de la vie privée. Le domaine de la publicité est un facteur militant pour consacrer un droit à l’oubli numérique.

 

      B. Le web 2.0.

 

Ce type de web permet un comportement actif de l’internaute. Il ne fait pas que consulter des sites web il devient lui-même acteur. Les journaux « intimes » deviennent des blogs, les réseaux sociaux explosent (Facebook, MySpace pour les plus célèbres), l’information et la culture n’échappent pas aux contributions publiques grâce aux wikis et tweeter.

 

L’internaute dévoile sa personne au monde entier et surtout à la machine qui se souviendra de son passage. La vie privée se dévoile à tous en photos, vidéos et commentaires.

 

Une étude américaine réalisée par le site CareerBuilder.com entre le 22 mai et le 10 juin 2009 auprès de 2667 recruteurs américains montre que 45% des employeurs consultent internet pour trouver des informations sur les candidats à l’embauche. Mais elle montre surtout que 35% des recruteurs confessent avoir éliminés des candidats pour avoir trouvés des photographies ou des propos déplacés fait par eux sur le web.

 

Voilà le malheureux qui au cours d’une soirée trop arrosée est photographié montrant son postérieur et qui n’est pas recruté parce que la photo est en ligne sur Facebook. L’histoire fait le tour de la blogosphère et voilà la construction d’une réputation électronique catastrophique.

 

L’internaute communique lui-même ses données personnelles et bien mal lui prend de communiquer ses préférences sexuelles, ses penchants pour les fêtes trop alcoolisées ou ses grivoiseries préférées. Si dans l’instantané les conséquences sont possibles elles peuvent le demeurer dans le futur et c’est cela qui est inquiétant.

En effet les photos et les propos déplacés sont enregistrés et il n’y a pas de prescription pour les malheureux qui doivent supporter leurs erreurs. Les traditionnelles enquêtes de moralité laissent place à l’étude de la réputation électronique de l’individu. L’homo numericus est piégé par son e-réputation.

 

Si les données sont conservées indéfiniment l’avenir d’un utilisateur de blog malheureux ou maladroit peut être compromis. Pour de nouveau respecter la vie privée il faut que les données ne soient pas conservées ad vitam aeternam, il faut garantir la possibilité d’une deuxième chance le cas échéant. Un comportement précis ne doit pas poursuivre l’individu qui peut avoir changé.

 

Le web 2.0 est un des domaines où la garantie d’un droit à l’oubli numérique doit être la plus forte. Le droit à l’oubli numérique y est un principe démocratique.

 

 

Suite et fin dans le prochain billet!

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